Interview

Adrien Ruet, bien plus que « juste naturo » !


J’ai découvert Adrien et son site « Juste Naturo » via Instagram, son compte a directement attiré mon attention ! Pourquoi ? Déjà parce que c’est un homme (chose rare dans la sphère bien-être où il y a majorité de femmes je trouve), il est très drôle 😃 et enfin parce qu’il est à la tête d’un site d’information autour de la naturopathie qu’il a développé avec succès ces dernières années. Il ne m’en fallait pas plus pour avoir envie de d'interviewer cet entrepreneur du bien-être aux multiples casquettes sur son parcours, les dessous de son site et sa vision de la communication !  
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1. En quelques mots, quel est ton parcours professionnel ? Qu’est-ce qui t’a conduit à la naturopathie ?
Je suis licencié en histoire, j’ai également un bachelor « banque et assurance » en école supérieure de commerce et de management, bref rien à voir avec la naturopathie… Quoi que déjà en histoire je me passionnais pour les philosophes et les praticiens de santé de la Grèce Antique et Hippocrate n’a jamais été loin !  
J’ai découvert la naturopathie quand je vivais en Nouvelle-Zélande. J’étais « tombé » malade… Et comme en bon français élevé à la sauce pharmaceutique que j’étais, j’avais pour habitude de prendre des médicaments inhibiteurs au moindre symptôme pointant le bout de son nez. Je suis donc allé voir un médecin pour récupérer des antibiotiques pour gérer ce qui me semblait être un état grippal qui ne passait pas ! Au final, il m’a gentiment donné quelques conseils en hygiénisme et me proposa d’aller voir un « naturopath »… Je me rappelle n’avoir rien compris à sa démarche et je devais me dire à l’époque qu’il était un peu fou.

2. Quels sont tes activités précisément ? Tu consultes par Skype (pourquoi à distance d’ailleurs ?), tu gères un média, est-ce-que tu as d’autres cordes à ton arc ?
Je suis encore étudiant à l’institut supérieur de naturopathie de Paris (Isupnat), dans ma 4e et dernière année. En parallèle, j’ai effectivement ouvert mon activité à la consultation il y’a de cela plus de 6 mois. J’ai débuté sur skype, car cela me permet de toucher n’importe qui n’importe où. C’est la force de cet outil formidable qui me permet aujourd’hui d’accompagner des personnes dans le monde entier.  
Oui, ce web-média c’est mon bébé ! J’ai fondé Juste Naturo pour me donner l’opportunité de m’exprimer et de mettre en avant les principes fondateurs de l’hygiénisme et de la santé par la nature.
Je suis très fier du résultat. Je suis également rédacteur pour différents magazines et j’ai par exemple déjà été en collaboration avec le Chou Brave, comme « facilitateur » dirait son directeur Danny, avec qui je vais reprendre la rédaction d’articles web. Aujourd’hui, je fais partie de l’équipe de communication de l’évènement « Les Rencontres de la Régénération 2019 » qui vont se tenir début juin et je viens d’intégrer l’équipe enseignante de la nouvelle école de naturopathie, très hygiéniste, Vitali Formation !

3. Comment vis-tu le fait d’être un homme dans cet univers bien-être où il y a une majorité de thérapeutes femmes et une clientèle très féminine ? Est-ce que tu as l’impression que cela impact tes activités d’une manière ou d’une autre ? Je me demande, par exemple, si tu attires plus naturellement une clientèle masculine qui s’identifierait à toi ?
C’est une bonne question, et je dois avouer que je ne me la suis jamais vraiment posée ! Je crois que je le vis plutôt très bien, j’ai toujours beaucoup aimé m’entourer de femmes (rire). 
Étant de nature sensible et intuitive, je me retrouve assez facilement dans cet univers inspiré par la nature. Les femmes ont cette polarité naturelle qui les pousse à l’intuition et à l’écoute de leurs émotions, bien plus que les hommes.C’est donc peut-être plus facile pour moi aujourd’hui de communiquer naturo avec les femmes que les hommes.
 Au début, j’ai mis du temps à voir les premiers hommes pointer le bout de leur nez en consultation. Aujourd’hui, il y’en a de plus en plus. Sans doute que certains viennent plus facilement me voir car je suis un homme et que cela les rassure en ce qui concerne les problématiques personnelles qui les poussent souvent à venir me consulter.

4. Pourquoi as-tu eu envie de créer ton blog initialement ? Est-ce que tu l’as fait au départ dans une logique de communication, c’est-à-dire écrire du contenu pour commencer à te faire connaitre ?
Du tout, ma première intention, qui est toujours la même, était de promouvoir la santé au naturel. Il y’a 4 ans, je ne trouvais pas les informations que je recherchais sur internet et auxquelles j’aurai adoré pouvoir accéder lorsque j’étais en recherche de santé avant d’arriver en naturopathie.
 C’est vraiment dans cette logique de partage et d’amour que je me suis lancé, celle de donner un maximum de contenu de qualité et de manière totalement accessible et pédagogique au plus grand nombre.
C’était également très challengeant pour moi que de m’exposer de cette manière, car je me dévoile beaucoup au travers de mes articles et de mes posts. Au final, le site a eu un caractère très thérapeutique pour moi, car je me suis affirmé dans l’écriture pour aider les autres, même si la première personne que j’ai aidée, eh bien c’était moi ! Il y’a eu un côté très cathartique dans cette démarche qui aujourd’hui anime une partie de ma vie. 


5. Si ce n’était pas l’intention de départ, est-ce que ce site t’aide maintenant à développer ta clientèle ?
Oui totalement, je n’ai pas besoin de faire l’effort de faire de la com où j’habite, le site le fait pour moi.
Je suis toujours étonné de voir que, même outre atlantique, Juste Naturo commence à se faire connaitre. Il y’a un an Danny, le directeur du Chou brave, alors en voyage au Maroc, m’avait dit que même de l’autre côté de la Méditerranée le site continuait son voyage.
Aujourd’hui, ce sont les naturopathes canadiens qui font ma pub en Amérique… Bref c’est l’aventure !

6. À qui s’adressent ton site et tes articles ? Est-ce que tu as un public cible ?
J’ai envie de te dire qu’il s’adresse à tout le monde, à toutes celles et ceux qui sont en recherche de santé et qui souhaitent s’informer sur les possibilités qu’offrent une approche holistique, autrement dit globale, que propose la naturopathie. 

7. D’après ce que j’ai compris, tu étais seul à bord au départ et tu as décidé assez rapidement de t’entourer d’autres rédacteurs, est-ce qu’il y a une raison particulière à ce changement ?
Ce fut une décision réfléchie. Je voyais que le site commençait à prendre de l’ampleur et je suis d’un naturel très sociable. J’adore créer des liens entre les personnes. Je trouvais l’idée de fédérer une équipe de passionnés follement excitante !
Quelle joie de pouvoir faire connaitre ou donner un petit coup de pouce à des initiés de longue date, ou à des novices passionnés, qui souhaitent prendre la parole par l’écrit afin de transmettre leur savoir et leur expérience de la vie !
Aujourd’hui, nous sommes plus de 40 rédacteurs, ponctuels ou réguliers, allant de l’infirmière à l’hygiéniste, du naturopathe au docteur en physique quantique, du chercheur au moine bouddhiste. Je dois avoir l’équipe la plus hétéroclite au sein du monde naturo, et c’est ça qui fait aujourd’hui la force du site !
 

8. D’un point de vu éditorial, comment cela se passe ? Est-ce que tu as un calendrier avec du contenu calé longtemps à l’avance ? Comment trouves-tu tes idées de sujet ? Est-ce que tu es entouré d’un « comité de rédaction » pour cela ?
C’est plutôt relax, j’écris quand j’ai le temps et surtout l’inspiration, ce qui fait que parfois je suis très productif et à d’autre moment plutôt calme. Aujourd’hui, grâce à l’équipe, je publie en moyenne entre 6 et 12 articles par mois.  
Tout se fait par inspiration, d’ailleurs pour 70% de mes rédacteurs, c’est moi qui suis allé les chercher ! Dès que mon intuition me dit que « il ou elle » est good, je n’hésite pas à appeler la personne, même tard dans la nuit. Je crois qu’une fois j’ai fait peur à l’un de mes rédacteurs. Je lui avais envoyé un message vocal à 04h00 du matin en pleine insomnie d’excitation pour la journée du lendemain !  
Je n’ai pas de comité de rédaction, je gère encore tout ce côté-là tout seul, mais un jour viendra où le site s’élargira. J’attends juste le bon moment !  


9. Côté communication, qu’as-tu mis en place pour faire connaitre ton activité et développer l’audience de ton site ? Parmi tout ce que tu as déployé, qu’est-ce qui fonctionne bien et au contraire qu’est-ce qui n’a pas porté ses fruits ?
Au début, je proposais tous les articles que j’écrivais à la republication sur des sites très visibles ayant des centaines de milliers d’abonnés sur les réseaux comme : le site Sain et Naturel, ou encore Esprit Spiritualité Métaphysique, dont je n’étais pas forcément fan du contenu de base, mais qui allaient toucher beaucoup de monde. Les liens url découlant de ce genre de partenariat me firent toujours beaucoup de bien en termes d’audience. Ça a été ma première stratégie.  
Ensuite, tout naturellement, ce fut le partage de contenus sur ma page Facebook et inversement mes contenus partagés sur la page de mes partenaires.
Puis j’ai commencé à prospecter des pages qui vibraient plus avec moi et à leur proposer de partager mes articles, car je savais qu’ils répondaient à leurs valeurs. De voir que cela marchait naturellement et « organiquement » me fit sentir que j’étais vraiment à ma bonne place.  Aujourd’hui il n’est pas rare de voir les pages de la Fédération Francophone de Jeûne et Randonnée, la Naturopathie pour les nuls, Irène Grosjean, Vidya Ayurvéda, et beaucoup d’autres me partager de manière naturelle, car mes contenus vibrent avec eux.  
C’est à ce moment-là que j’ai ouvert le site à la rédaction en proposant tout d’abord à mes proches d’écrire, puis progressivement à toutes celles et ceux avec qui je sentais que cela allait être constructif, pédagogique et génial !!!  
Et c’est finalement en m’ouvrant aux autres que le site prit une dimension nouvelle, celle qu’on lui connait aujourd’hui. Car chacun de mes rédacteurs sont avant tout des ambassadeurs du site, et je crois que la meilleure stratégie à mettre en place quand on souhaite se faire connaitre, ou faire connaitre son travail, est la coopération, l’entraide et la libération des énergies de communication à tous les niveaux !

10. Tu as une belle communauté très active sur Facebook, est-ce-que tu aurais des bonnes pratiques, liées à ton expérience, à partager avec les autres professionnels du bien-être qui vont lire cet interview ?
Je dirais juste qu’il faut être soi-même dans les propos que l’on tient, même si cela peut aller à l’encontre des convictions de nos abonnés, ou que cela puisse faire réagir viscéralement certains d’entres eux.
À chaque fois que je publie un billet d’humeur ou un article en le décrivant à partir du cœur, de mon inspiration et de mon intuition, cela marche toujours très bien, car je suis moi-même et ce que je dis touche celle ou celui qui vient de me lire. 
Il ne sert à rien de vouloir être lisse et de vouloir plaire à tout le monde, cela ne marche pas. Il est plus intéressant d’être soi, honnête, même si cela veut dire être loin de ce que l’on imagine de nous, ou de cette notion qu’on rattache au fait d’être « parfait » ou idéalisé. Je sais que beaucoup de mes abonnés ont pu être parfois heurté par mes propos ou par mes attitudes, car je réponds toujours de manière très honnête, voir impulsive.
La communauté est active car je suis actif, elle est vivante car je suis vivant, et elle communique facilement car j’ouvre mon cœur et que c’est ici que tout se passe. 

11. L’un des problèmes que j’identifie souvent chez les professionnels du bien-être que j’accompagne, c’est la difficulté à mettre en lumière qui ils sont, ce qui les rend uniques (bref parler d’eux !) ainsi que tous les bienfaits des accompagnements qu’ils proposent. Est-ce que c’est une situation que tu as déjà expérimentée ?
J’ai toujours beaucoup aimé parler de moi (rire), et je n’ai aucun problème avec cela. Alors, bien sûr, cela peut prendre du temps, mais plus nous dévoilons qui nous sommes, plus nous sommes dans la communication, et plus cela est facile de se dévoiler et en quelque sorte de se vendre !
Il n’y a rien de péjoratif dans le fait de se mettre en avant pour faire la publicité de ce que l’on propose. Tant que nous le faisons avec le coeur et d’une manière bienveillante, on ne doit pas se sentir mal en cherchant à se faire connaitre.
J’ai beaucoup de proches dans la sphère naturo qui sont dans cette situation. Ils ont un mal fou à se vendre, à se faire assez confiance pour passer au-delà de ce consensus national inconscient qui dirait que c’est quelque chose de mal que de se mettre en lumière. 

12. Est-ce que tu as une devise ou un mantra qui t’aide au quotidien autant dans la sphère perso que pro ?
Cela change souvent, même très souvent, mais depuis quelques semaines c’est le fameux Ho’oponopono : « Désolé, Pardon, Merci, je t’Aime ».

13. Quel conseil donnerais-tu à un entrepreneur du bien-être qui a pour projet de se lancer ou qui en train de développer son activité ?
D’être soi !

14. Pour finir, quels sont tes projets ? Quelle tournure va prendre ton activité une fois que tu seras diplômé ?
Eh bien je vais très certainement continuer à développer les consultations, voyager beaucoup, poser mes valises à différents endroits afin de faire fructifier ma créativité. J’ai envie d’écrire un livre, de proposer des ateliers, de faire des conférences, d’animer des retraites… et de lancer une chaine YouTube.
Certaines peurs me bloquent encore un peu, mais je pense que tout cela ne va pas tarder à se réaliser, car je me sens prêt aujourd’hui à m’accomplir encore plus loin dans le monde de la Naturopathie, mais aussi du bien-être !

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