Interview

Premiers pas sur Les Terres d’Alma avec Amandine Cotteaux

L’année dernière, j’interviewais Amandine Cotteaux pour qu'elle nous présente les chemins qui l'ont menée à la naturopathie et les ressources qui l’ont aidée à développer son activité.
1 an plus tard, je la retrouve en train de défricher le terrain et semer les graines d’un magnifique projet : Les Terres d’Alma, une école de santé naturelle destinée aux professionnels de la santé et aux femmes cherchant à mieux comprendre leurs émotions et leur cycle féminin.
Amandine revient sur le chemin parcouru depuis, mais aussi les prises de conscience et rencontres qui lui ont donné l'énergie pour donner vie à ce projet de coeur (que vous pouvez soutenir ici !)

Bonne lecture !
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1.Il y a un an nous échangions sur ton parcours, ton déménagement et le transfert de tes activités de naturopathe à Aix-en-Provence. Aujourd’hui, tu es en train de créer ton école de santé naturelle féminine, Les Terres d’Alma. Quel a été le déclic pour toi ?

J’accompagne les femmes depuis 3 ans en santé naturelle féminine à travers des consultations, stages et formations. Je commençais à recevoir des messages de professionnell.e.s qui souhaitaient être formé.e.s, me demandaient des conseils. Cela m’a donné envie de créer l’école de mes rêves, celle où j’aurais aimé me former.

Le vrai déclic, l’audace d’entreprendre, est parti d’un sentiment de trahison et du ras-le-bol de développer les projets des autres sans un juste retour, l’impression d’être utilisée comme une source asséchée. 

Je suis passée par une phase sombre. Je raconte tout ça car dans la vie et dans les projets entrepreneuriaux, quand on est dans un élan positif, on modifie un peu la vérité, on ne garde que le meilleur. Or, c’est aussi le moins bon qui nous construit. Ce qui peut être perçu comme un échec sur le moment peut se transformer en trésor. C’est la beauté, l’alchimie de la vie.

Et puis surtout, je me sens féministe et je veux participer à l’avènement du féminin sur Terre. Il y a plusieurs manières d’être féministe. La mienne, c’est de comprendre la physiologie du corps de la femme, ses énergies, et s’autoriser à être. J’adore accompagner dans ce sens, ça me porte et m’élève. J’avais besoin de voir les choses en grand, de m’autoriser moi-même à rêver et danser avec le jeu de la vie. Cette école c’est une vraie passion qui m’anime au quotidien.

 

  • C'EST AUSSI LE MOINS BON QUI NOUS CONSTRUIT. CE QUI PEUT ÊTRE PERÇU COMME UN ÉCHEC SUR LE MOMENT PEUT SE TRANSFORMER EN TRÉSOR.


2. Est-ce que la couveuse d’entreprise que tu avais intégrée l’année dernière pour développer ton activité de naturo a joué un rôle particulier dans la naissance de ce projet ?

Une couveuse d’entreprises c’est un terrain sécurisé pour créer son entreprise avec un accompagnement spécifique. C’est surtout le soutien que je recherche.

Je suis épaulée par Katja Toulouse, ma coach, qui m’aide à me poser les bonnes questions, est présente dans les moments de doute et surtout croit en moi. C’est important d’être entourée de personnes de confiance. Je me sens très chanceuse car je suis soutenue par des personnes qui ne m’aident pas uniquement autour des questions pratiques, techniques et stratégiques de la création d’une entreprise, mais aussi sur des aspects existentiels, voires même spirituels. On pourrait dire que c’est une démarche holistique de l’entrepreneuriat 😉

J’ai aussi une coach financière, Fabienne Dupuij, avec qui ont fait des méditations, visualisations, un travail sur le corps. Qui l’eût cru ? Au-delà de ça, je suis aussi un programme d’entrepreneuriat dans un incubateur.


3. D’ailleurs, est-ce que tu vas continuer en parallèle tes activités de naturopathe ? 

Oh que oui ! Les Terres d’Alma proposent des stages d’exploration du féminin et une formation pro en accompagnement de l’endométriose que j’anime. Aussi, je poursuivrai les consultations, dans une moindre mesure, mais pour moi c’est indispensable. C’est dans la pratique qu’on se libère des théories parfois enfermantes. L’école que je créé est une école du doute et de l’exploration. On accepte de ne pas tout savoir, tout comprendre, pour être à 100% à l’écoute de l’autre.

C’est dans cet espace que se trouvent les vérités profondes de l’être. Les savoirs scientifiques auront aussi leur place, une juste place. Au même niveau que les savoirs intuitifs et expérimentaux. Et j’adore les rapports d’intimité des consultations, ça nourrit mon être. Alors, oui je continuerai.

  • L'ÉCOLE QUE JE CRÉÉ EST UNE ÉCOLE DU DOUTE ET DE L'EXPLORATION. ON ACCEPTE DE NE PAS TOUT SAVOIR, TOUT COMPRENDRE, POUR ÊTRE À 100% À L'ÉCOUTE DE L'AUTRE.


4. Est-ce que tu peux en dire plus sur Les Terres d’Alma et à qui s’adresse cette école ?

 Les Terres d’Alma est une école de santé naturelle ouverte à 2 publics :

– pour les femmes qui veulent réenchanter leur féminin, se comprendre,

– pour les professionnelles de santé qui souhaitent accompagner les femmes aux différentes étapes de leur vie (puberté – préconception – grossesse – postnatal – ménopause) et en cas de troubles féminins (endométriose, cycles douloureux et irréguliers, fibromes, sopk, kystes, etc.).

Pour les pros, il y a deux branches : la santé naturelle féminine et l’entrepreneuriat.

C’était important pour moi d’y inclure un parcours entrepreneurial car j’ai beaucoup de praticiens en santé naturelle qui viennent vers moi et me demandent des conseils sur le déploiement de leur activité.

Je sais que mon parcours en école de commerce et mes expériences professionnelles en tant que chef de projet dans des grands groupes m’ont aidée à me déployer. Mais tout le monde n’a pas le même parcours et il y a des praticiens talentueux qui peinent à se déployer car l’entrepreneuriat n’est pas inné et ils n’ont pas les codes. Ça s’apprend. On a besoin de personnes comme toi Julia 😉

  • IL Y A DES PRATICIENS TALENTUEUX QUI PEINENT À SE DÉPLOYER CAR L'ENTREPRENEURIAT N'EST PAS INNÉ ET ILS N'ONT PAS LES CODES. ÇA S'APPREND.


5. Ta campagne de crowdfunding a dépassé les 100%, c’est super, bravo ! Est-ce que tu aurais des conseils à donner pour celles et ceux qui souhaiteraient en lancer une ?  

J’ai promis à un ami de faire une vidéo sur « comment faire une campagne de financement participatif ». Elle sera disponible sur la chaîne YouTube des Terres d’Alma à la fin de la campagne.

Pour donner quelques pistes dès maintenant, il y a plusieurs étapes : le choix de la plateforme, la création du contenu, l’animation de la campagne. Mais avant tout, la question du pourquoi. Pourquoi je fais une campagne ? 

Pour ma part, il s’agit d’une campagne de notoriété, faire connaître Les Terres d’Alma et tester l’appétence du public. Cela me permettra ensuite d’aller voir mon banquier et de lui montrer qu’il y a un réel intérêt en France à créer une école de santé naturelle féminine, je ne suis pas la seule à y croire. On est plusieurs et c’est un vaste mouvement qui est en train d’éclore.

Les fonds réunis me permettront de payer les formateurs pour créer un contenu de qualité. Je voulais que ma campagne soit gagnant-gagnant et j’en suis très fière. Ce n’est pas un appel aux dons que je fais, derrière les contreparties ce sont des services et produits de qualité qui sont proposés : e-books, formations en ligne, produits cométiques DIY, huiles essentielles, plantes, stages & formations.Pour monter une campagne, il faut savoir s’entourer aussi.

J’ai été beaucoup aidée par ma sœur Laurie, pour la partie partenariats et visuels et par une amie, Charlotte, pour la réalisation de la vidéo et le montage. Il y a aussi les premiers contributeurs qui sont la clé d’une campagne réussie, c’est mon cercle proche, mes ami.e.s, ceux et celles qui me soutiennent coûte que coûte, qui croient en moi et mes projets.

  • JE PENSE QUE L'ÉCOLE S'INSCRIT DANS LE MOUVEMENT DU MONDE DE DEMAIN AUQUEL JE CROIS, UN MONDE PLUS SOLIDAIRE, LENT, EN LIEN AVEC LA NATURE.


6. Je me demande si tu rencontres ou as rencontré des challenges particuliers avec ce nouveau projet entrepreneurial ?  Si oui lesquels ? Qu’est-ce qui t’aide à les relever ?  

Beaucoup de challenges oui ! Le dernier en date, le coronavirus. Lancer sa campagne de financement participatif et voir quelques jours après le confinement arriver, ça chamboule pas mal.

La campagne a été prolongée et je pense que l’école s’inscrit dans le mouvement du monde de demain auquel je crois, un monde plus solidaire, lent, en lien avec la nature, et bien sûr, qui donne sa place au féminin. Donc je suis confiante, mais j’avoue avoir perdu pied le jour de l’annonce.

Alors oui ça a été un sacré coup de mettre autant d’énergie pour construire une campagne, avoir tout planifié et recevoir un gros stop.

Je parle ici du corona, mais gérer une entreprise c’est s’occuper de l’imprévu en permanence, être déjoué, malgré nos anticipations, par le jeu de la vie. Je sens que mon entreprise est le reflet de moi-même, de mes peurs. C’est un vrai outil de développement personnel une entreprise.

Aussi, monter une entreprise, c’est se pencher sur le juridique, le marketing, l’informatique, le commercial, la communication, la comptabilité… Être multitâches et produire beaucoup. Mon plus gros challenge c’est moi-même. Respecter mes temps de repos et rester un maximum dans le plaisir et la joie. J’ai 1000 idées à la seconde, suis très exigeante envers moi-même, alors j’ai besoin d’un recadrage assez souvent. Là, le message est passé à travers un virus.

Mieux on se connaît, plus on aura les clés pour savoir comment gérer son entreprise. Il n’y a pas de recette clé en main, cela dépend de chacun. Par exemple, je sais que j’ai un profil à ne pas assez célébrer les moments de réussite, à vouloir toujours plus.  Alors, quand je finis un travail (par exemple écrire un article), je fais une danse de la joie. En ce moment, c’est sur la chanson Nausicaa de Fakear.

  • JE SENS QUE MON ENTREPRISE EST LE REFLET DE MOI-MÊME, DE MES PEURS. C'EST UN VRAI OUTIL DE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL UNE ENTREPRISE.


7. Quelles sont les prochaines étapes pour toi et Terre d’Alma ?

Les prochaines étapes sont la poursuite de la campagne de financement participatif avec une mobilisation des médias, l’écriture et le tournage des formations avec les intervenants, le lancement des premières formations en ligne « les clés de l’Alimentation Féminine » et « Féminin au Naturel » et la première formation en présentiel en massage du ventre avec Renato Pappalardo, grande référence du massage en France, que je suis ravie de compter parmi les intervenants dans l’école.


8. Comment peut-on te soutenir dans ce projet ?

Vous pouvez soutenir ce projet en achetant des contreparties sur la campagne ulule : e-book, formations en ligne, plantes, formations & stages en présentiel. Vous pouvez aussi faire un don. Sachez qu’un don même de 2€, c’est un contributeur supplémentaire et ça a son importance pour convaincre les banquiers par la suite 😉

Bien sûr, n’hésitez pas à partager sur les réseaux sociaux, à en parler autour de vous et si vous connaissez des médias, je suis preneuse !